
Frédéric Japy
Plaquette du bicentenaire de sa naissance

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Il
est une rumeur qui circule depuis de très nombreuses années
: Frédéric Japy aurait fait son apprentissage chez
Abraham Louis Perrelet au Locle vers les années 1770... Comme
tout ce qui concerne Perrelet, ce fait est repris partout et par
tous, sans jamais présenter de document d'époque...
c'est regrettable !
A ma
connaissance, le seul ouvrage divergeant sur le sujet se trouve
être celui de Mme Fallet et M. Cortat "Apprendre l'horlogerie
dans les Montagnes neuchâteloises 1740-1810 (Editions l'Homme
et le Temps 2001) qui, à la page 110, cite Jean
Jacques Perrelet comme ayant été le Maître
de Japy dès 1769, en ajoutant comme référence,
que le document se trouve aux archives de l'Etat de Neuchâtel,
archives de l'époque du notaire Vuagneux du Locle.
Ce
document se trouve exposé dans une salle du Musée
Japy de Beaucourt, et vous le trouvez reproduit ci-contre.
Voici
sa teneur, telle qu'elle est transcrite et également présentée
au Musée Japy, c'est à dire en respectant l'orthographe
de l'époque :
Lettre
d'apprentissage
Honnête Jean Jaques fil d'Isaac Perrelet maître horloger
du Locle, lieu dépendant de la Souveraineté de Neufchâtel
& Valangin en Suisse. étant requis par les honnêtes
Pierre Abraham & Frédrich Japy frères fils du
sieur Jaques Japy Maire de Beaucourt, Seigneurerie de Blamont, de
vouloir leur accorder un certificat du tems & de la manière
qu'ils l'ont cy devant servy comme apprentifs dans la dite profession
d'horloger;
Ce que n'ayant le dit Perrelet pu leur refuser, Il déclare
à cet effet que les dits deux frères Japy qui s'étoyent
engagés pour le servir trois ans en qualité d'apprentis
y restèrent environ vingt deux mois pendant lesquels, ils
ont travaillé fidèlement et assidûment sans
avoir donné aucun sujet de plainte de leur conduite , Et
ayant les dits deux frères trouvé à propos
dès lors de quitter leur dit apprentissage qui étoit
encore de quatorze mois pour s'établir chez eux, Ils ont
par accord avec le dit maître sastisfait au dédommagement
auxquels ils étoyent astrains par leur convention en sorte
que par ce moyen ils demeurent comme ils sont à présent,
quittes & inrecherchables de tout ce qui pouvoit regarder cet
apprentissage. C'est le témoignage de vérité
que ledit maître Perrelet a bien voulu leur accorder &
qu'il a requis le notaire soussigné de rédiger par
écrit en cette forme, l'ayant ratifié par attouchement
sur sa main ; En présence des sieurs David Favre Bulle Sautier
dudit Locle et Jonas Pierre Petitpierre de Couvet Maître monteur
de Boetes Demeurant audit Locle, témoins à ce requis,
lesquels avec ledit Perrelet & notaire ont signé à
la minute. Le Lundy vingt quatrième de Décembre l'an
mile sept cent septante.
signé
illisible
sans aucun doute " VUAGNEUX " notaire de
l'époque
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